Le livre

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 L’homme moderne a renoncé à trois choses :
la fiction, le mal et l’ambiguïté…

Punk dandy. Perdant magnifique. Tel la main vaguelottant indépendamment du corps à la fin du Mister Tambourine Man de Bob Dylan, je suis désormais SCF. Sans citoyenneté fixe. Sinon celle du ciel. Je n’existe plus que pour le cosmos. J’essaye de fixer Dieu dans les yeux, et je me perds dans les étoiles. Dans les galaxies. Dans la voie lactée. La voie lactée. On dirait le nom d’une route qui mènerait tout droit de la langue au sein. Le seul moyen de fermer une bouche d’homme, c’est d’y coller un téton. Je ne bande plus que pour des entités. Des individualités. Des destins. Des âmes. Des incarnations. Les abstractions, trop peu pour moi. Je laisse l’abscons aux cons. Et je creuse ce qui vaut la peine de l’être, c’est à dire pas seulement ma tombe. Tâchons d’emprunter les chemins de traverse. La voie dela main gauche. Glissons-nous dans l’entrebâillure des portes dérobées. Remontons la pente. Sortons de l’en-bas. Ainsi soit-il !

L.-E.d.L.

L’auteur

Né en 1989, messin de cœur et désormais nancéien d’adoption, Louis-Egoïne de Large publie un second recueil composé de sept nouvelles vénitiennes et alchimiques. Après la crucifixion, la résurrection. Il travaille toujours à son premier roman…

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Du même auteur

Chroniques de l’en-bas

Le livre

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— Dans quelle veine votre livre se situe-t-il ?
— Celle qu’on tranche.

Ce que le lecteur trouvera réunis dans ce livre ce sont des écrits de jeunesse avec leur part d’innocence cruelle et la naïveté des conquérants. Il ne faut pas s’y tromper cependant : c’est dans ces années de formation que le cœur prend ses couleurs.
On sait d’avance les critiques qui seront adressées à l’auteur de cet ouvrage. Ce seront bien entendu ses contradictions, le grand écart qu’il fait entre le Ciel et la Terre (voire les enfers), son admiration partagée pour Simone Weil et Vladimir Nabokov. Comment ? Voici un garçon qui se passionne pour Dieu et qui dévore des yeux, en même temps, sans se gêner, en pleine folie transgenre, woke et #MeToo, la première nymphette qui lui passe sous le nez ! Qu’est-ce que ce schizophrène ? Un fou dangereux à mettre d’urgence sous morphine ?
On sent à plein nez derrière chaque mot la marque d’un authentique caractère et derrière chaque question posée sous la forme d’affirmations péremptoires la soif inextinguible d’une vérité à trouver, d’une énigme existentielle à résoudre.

Quelques aphorismes

Je suis l’Homme dans toute son abjection !
J’ai le tort de n’être pas l’homme des vies des femmes de la mienne.
Le poète ne devrait être séparé de sa muse que par une grille de confessionnal.
Ouvrir un livre, c’est comme écarter les cuisses d’une femme.
Beauté à usage unique.
Je vais d’armure en armure. Le nu n’est beau qu’en peinture.
Qu’importe l’ivresse, pourvu qu’on ait le flacon.
Je fais ce que je peux avec ce que j’ai, c’est à dire pas grand-chose avec pas grand-chose.
Depuis l’incendie de Notre-Dame, je n’attends plus rien de ce pays, que pourtant je ne parviens pas à quitter. J’ai l’étrange sensation d’être en concubinage avec un cadavre.
Le monde s’éteindra dans un Ave Maria.

Crédit photographie : JMK Arts

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